août 2019 - Geo-Psy

Stress post-traumatique : être témoin de la souffrance des autres provoquerait de violents chocs

Lorsque l’on parle de stress post-traumatique, souvent (et avec raison!), nous pensons aux militaires. Attention : si le concept a beaucoup été étudié par les médecins, psychologues et psychiatres ayant comme sujets des militaires, le phénomène n’est pas exclusif à des situations de guerre. Nous ne sommes pas à l’abri de vivre une situation traumatique pouvant avoir des conséquences considérables sur notre santé mentale au point de développer un état de stress post-traumatique : accident de la route, altercations physiques entre deux collègues,  catastrophe naturelle, vol, maladie de l’un de vos salariés…le trauma peut se manifester par le biais de plusieurs évènements de la vie professionnelle ou personnelle courante.

 

Mais saviez-vous que l’exposition à la souffrance d’autrui est parfois pire que la perception de sa propre souffrance ? Une récente étude de l’armée norvégienne menée avec la participation de plus de 4 000 soldats ayant participé à la guerre d’Afghanistan met en lumière un étonnant phénomène : « L’étude montre que l’exposition à des menaces personnelles conduit souvent à un développement personnel positif. Ce type de traumatisme peut parfois aider l’individu à mieux apprécier la vie, à se rapprocher de ses proches et à avoir davantage confiance en sa capacité à gérer des situations. En revanche, être exposé à la souffrance de l’autre conduit généralement à des sentiments négatifs, une moindre valorisation de la vie, un retrait social et à une perte de confiance à long terme.» Ainsi, vivre un évènement traumatique personnel peut avoir de lourdes conséquences : être le témoin d’un évènement traumatique et assister à la souffrance des autres pourrait être encore plus compliqué à surmonter dans certains cas. (Source : European Journal of Psychotraumatology June 2019 Danger- and non-danger-based stressors and their relations to posttraumatic deprecation or growth in Norwegian veterans deployed to Afghanistan )

 

Mettre en place un soutien psychologique suite à un évènement perturbateur non seulement pour les victimes MAIS aussi pour les témoins peut faire une réelle différence sur la façon dont les répercussions se feront ressentir. Chez Geo-Psy, nous sommes convaincus de l’importance du « déchoquage » des témoins d’accident, d’altercation,etc. Faire intervenir un psychologue auprès des témoins d’évènements perturbateurs pour effectuer un defusing dans les 24h suivant le trauma , puis plus tard sous forme de debriefing peut aider à éviter le développement d’un stress aigü, voir d’un stress post-traumatique aux lourdes conséquences.

Pour en savoir + sur le stress post-traumatique c’est par ici.

Pour consulter les conclusions de l’étude, c’est ici

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L’équipe Geo-Psy vous donne rendez-vous au Salon des Maires et des Collectivités Locales !

Bonne nouvelle ! Geo-Psy sera au Salon des Maires et des Collectivités Locales du 19 au 21 novembre prochain, Porte de Versailles, Paris !

Le Salon des Maires et des Collectivités Locales est LE rendez-vous majeur des collectivités territoriales et de ses acteurs. Chez Geo-Psy, nous savons que l’agent territorial n’est pas épargné par les conflits entre collègues, le stress, le burn-out, les accidents, la maladie professionnelle, l’arrêt de maladie… Les RPS (risques psychosociaux) sont tout aussi présents dans la fonction publique que dans le monde de l’entreprise privée. C’est pourquoi nous souhaitons venir à la rencontre des individus constituant la fonction publique territoriale pour mieux cerner les problématiques et trouver des solutions toujours plus adaptées à leurs besoins en terme de soutien psychologique.

Le Salon des Maires et des Collectivités Locales, c’est des conférences, des ateliers, mais aussi 800 exposants réunis sous 13 domaines thématiques qui vous permettront de mieux cibler vos recherches :

• Aménagement urbain
• Bâtiment – Travaux publics – Voirie
• Développement Économique
• Édition – Presse – Communication
• Enfance – Santé – Social
• Environnement – Énergie
• Informatique – Télécommunications
• Institutionnel – Finances – Services
• Matériels d’entretien de voirie et d’espaces verts
• Prévention – Sécurité – Sûreté
• Sport – Loisirs
• Tourisme – Culture
• Transports – Véhicules

Geo-Psy sera donc de la partie, dans le Hall 4 stand G81, pour vous présenter notre application et notre site web permettant de mettre en relation psychologues et demandeurs, facilement, rapidement et simplement. Parce que nous croyons que lorsqu’un évènement vient perturber un collectif, vous devriez pouvoir avoir sur vos lieux de travail accès à un soutien psychologique de qualité.

Pour les infos pratiques du Salon, c’est par ici !

Publiée par Geo-Psy France sur Mercredi 31 juillet 2019

 

 

Parole de psy : l’importance de décrocher en vacances

Interview de Babette Declerck, psychologue du réseau Geo-Psy, sur la thématique de l’importance de décrocher pendant les vacances :

 

  1. Les vacances : est-ce essentiel  ? Est-ce un droit ? 

A l’heure où la plainte relative au travail, et à ses conditions d’exercice se fait de plus en plus entendre, la perspective des futures vacances en fait tenir plus d’un. Donc oui, c’est souvent essentiel ! Et dans certains cas, pouvoir s’éloigner un temps de son entreprise est même devenu vital pour ne pas perdre pied ! De manière générale et au-delà des situations de souffrance au travail, on ne peut que conseiller à chacun de se préserver, à minima, des vrais temps de « ressourcement » (même brefs) tels que des week-ends prolongés…Car nous ne sommes pas égaux face à la prise de congés. Je pense ici particulièrement à ceux qui enchainent les contrats saisonniers, ou encore aux travailleurs indépendants pour qui il n’est pas toujours envisageable de jouir pleinement de vacances en cette période estivale. Car il y a de réels bienfaits ! Les vacances sont pour beaucoup l’occasion de s’aménager des temps de repos psychique, loin du stress quotidien des transports, des dossiers à boucler… Mais c’est aussi un moment privilégié pour se recentrer sur qui fait sens pour soi et que l’on délaisse parfois le reste de l’année faute de temps : Passer du temps en famille, faire des sorties entre amis, découvrir de nouvelles choses, faire du sport ou des aménagements dans son logement… Bref, prendre le temps d’être présent à soi et à ce qui compte à nos yeux. Et bonne nouvelle : Ce type d’activité est idéale pour nous aider à recharger nos batteries psychiques ! Mais pour cela faut-il encore avoir la possibilité de décrocher du boulot lors de ces vacances. Car chacun devrait avoir le droit de pleinement se déconnecter durant ses congés.

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Petit détour législatif : Après avoir d’abord été une création de la jurisprudence, le droit à la déconnexion est entré en vigueur le 1er janvier 2017 (article L.2242-17 du Code du travail). Qu’est-ce que c’est ? Le droit pour tout salarié de ne pas être en permanence joignable par son employeur, en dehors de ses heures de travail, pour des motifs liés à l’exécution de son travail, afin de protéger son temps de repos et d’assurer le respect de la vie personnelle et familiale. A noter que les modalités d’exercice du droit à la déconnexion doivent être déterminées au niveau de l’entreprise, par le biais d’un accord employeur-salariés. A défaut d’accord, l’employeur devra élaborer une charte, après avis du comité d’entreprise, ou, à défaut, des délégués du personnel, sous peine de sanction.  Pour exemple en juillet 2018, la Cour de cassation a estimé que l’employeur était tenu de verser les indemnités d’astreinte à son salarié dès lors que celui-ci avait l’obligation de rester en permanence disponible. Pour la Haute Juridiction, le seul fait de devoir rester connecté en dehors de son temps de travail suffit à définir une période d’astreinte, dont le salarié doit être indemnisé.  

  1. A quelle fréquence devrions-nous lever le pied ? Quelle est la durée idéale pour profiter des bienfaits des vacances ?

J’ai tendance à dire qu’en matière de fonctionnement humain, il est difficile de préconiser de bonnes pratiques. Nous sommes tous différents et nos modes de fonctionnement optimal le sont tout autant. Les vacances c’est comme le sport ! Certains sont plus à l’aise dans le marathon, d’autres dans le sprint…. Ainsi, dans l’idéal certains auraient plus besoin de breaks courts mais réguliers, alors que d’autres ont besoin d’une longue période de recul avant de reprendre son rythme de fond. Le tout est d’abord de se connaitre et d’essayer de composer au mieux avec le fonctionnement de son organisation de travail… Mais cela n’est souvent pas simple. Il faut se rendre à l’évidence : Rare son ceux qui choisissent librement et sans aucune contrainte l’organisation de leurs périodes de repos ! A ce que j’entends en consultation, pour parvenir à déconnecter au moins une fois par an des préoccupations professionnelles un minimum de deux semaines consécutives est souvent souhaité.  J’aurais pour ma part tendance à dire qu’au-delà de la quantité de vacances, c’est la qualité qui fait souvent la différence. Car le succès d’une tentative de déconnection dépend aussi de la façon dont on occupe et on organise son temps de repos. En effet, il parait plus facile de déconnecter du quotidien durant 6 jours lors d’un camping en pleine forêt et sans réseau que si l’on passe 3 semaines chez soi à passer chaque jour devant son entreprise et à croiser à chaque matin à la boulangerie ses collègues, clients…  

  1. Avez-vous des astuces pour arriver à profiter des vacances sans penser aux 500 mails et à la charge de travail qui nous attendent à notre retour ?

Plusieurs pistes là encore : Chacun à un mode de fonctionnement différent, et c’est dans la connaissance de soi que se trouve le mode d’emploi du lâcher prise ! Pour certains l’essentiel va être dans la préparation de l’absence. Savoir que l’on a un collègue bien briefé sur ses dossiers, une liste des choses à faire les plus importantes prêtes pour être bien organisé à son retour…. Toutes ces petites choses peuvent calmer les plus anxieux ou les « accros du contrôle » … Pour d’autres le lâcher prise s’opère à grand renfort d’activités relaxantes telles que le yoga, la médiation…. Pour d’autres cela va passer par des vacances bien remplies où l’on jongle d’une activité à l’autre, comme pour détourner ses pensées des tracas du quotidien…. De manière générale, je donnerai le même conseil que pour faciliter le moment du coucher des enfants : La mise en place de rituels ! C’est dans ce cas une aide utile qui montre à notre cerveau qu’il peut quitter le mode pilote automatique « métro-boulot-dodo ». Pour cela à vous d’être créatif et de vous demander ce qui pour vous est synonyme de vacances. Pour certains cela peut être les barbecues, déguster des mojitos en terrasse…  Pour d’autre une escapade à la mer, ou au zoo en famille… Ou même avoir l’occasion de faire le grand ménage à la maison, au jardin ou le tri dans les vêtements trop petits des enfants…. Quel que soit votre « rituel » vacances, n’attendez pas pour le mettre en œuvre ! Le lancer dès le début de vos congés peut vous aider à rentrer pleinement dans cette période ! Et si vous n’en avez pas encore, c’est peut-être le moment de mettre en place de nouvelles traditions !  

 

Merci à Babette de nous avoir accorder du temps !

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Psychologue ou coach professionnel : quelle est la différence ?

Nous sommes tous confrontés à des situations complexes au boulot : conflits de travail,  incivilités de la part du public, maladie d’un collègue, burn-out, stress…Parfois, l’aide extérieure est essentielle pour prendre du recul et surmonter les difficultés en entreprise ou en collectivité. Pourtant face à ces difficultés, le manager peut vite être dépasser et se demander vers qui il doit se tourner : Un coach en développement personnel ? Un psychologue du travail ? Nous avons constaté en sondant notre entourage que le terme psychologue portait encore des stigmates. Est-ce à juste titre ? Qu’est-ce qui différencie et règlemente le coaching professionnel et le psychologue qui exerce en tant que consultant en entreprise ?

Tout d’abord, vous pouvez consulter l’article psychologue, psychiatre, psychothérapeute, psychanalyste  si vous avez des difficultés à faire la différence entre tous ces type de psys.  Pour en savoir plus sur les spécificités entre psychologue clinicien et psychologue du travail, c’est par ici !

En résumé, le psychologue a une formation universitaire de 5 années, validée par l’État. Le titre de psychologue est protégé par la loi : les psychologues doivent respecter un code déontologique et s’inscrire au répertoire ADELI (garantie supplémentaire pour le grand public). Le psychologue, lorsqu’il est amené à poser son regard d’expert en entreprise, peut écouter, analyser et conseiller. Il peut travailler étroitement avec le DRH, pour tout ce qui est en lien avec les problématiques dans les équipes, ou dans les relations  de subordinations. Il s’intéresse principalement aux attitudes et comportements des gens dans leur environnement de travail, ainsi qu’à leur rapport avec ce dernier. Il peut apporter ses compétences en soutien aux managers, mettre en place des groupes de parole, des entretiens personnels, faire de la médiation, ou soutenir les salariés qui sont confrontés à des problématiques personnelles diverses.

Pour sa part, le coach professionnel vous aide à atteindre un ou des objectifs pros. « Le coach professionnel est une personne qualifiée qui offre des conseils aux employés et les aide à prendre leur carrière en main, à améliorer leurs relations avec leurs collaborateurs et à fixer et atteindre des objectifs.» La formation « Coach Professionnel » est reconnue par l’État, inscrite  au Registre National des Certifications Professionnelles (RNCP) niveau 2, équivalent Master 1 en France et Bachelor en Europe. Attention : si l’appellation coach professionnel est règlementée, certifiée et reconnue par l’Etat, les termes de coach en entreprise, coach personnel, coach pour dirigeant, coach de vie … ne le sont pas.  Ainsi, pour s’assurer d’un suivi de qualité, il est recommandé de faire appel à un coach professionnel certifié.

Mais qui choisir, dans ce cas ?

Cela dépend de votre problématique. Est-ce plutôt pour fixer des objectifs, poser des stratégies pour les atteindre, motiver les troupes ? Dans ce cas, le coach professionnel semble approprié. S’il s’agit de problématiques plus complexes de type addictions, comportements qui changent face à la charge de travail, tensions entre des collègues, deuil, évènement traumatique, ou que vous souhaitiez travailler sur les causes : un psychologue consultant en entreprise est sans doute plus approprié.

Bonne nouvelle !

Certains de nos psychologues portent la double casquette : ils sont diplômés d’un Master 2 en psychologie, ont un numéro ADELI puis ont aussi fait une certification de coach professionnel. Les deux professions peuvent travailler main dans la main pour amener vos équipes au sommet !