janvier 2021 - Geo-Psy

Mon ado ne va pas bien, comment l’aider ?

aider mon adolescent
mon adolescent ne va pas bien
  • Aider son adolescent en souffrance

  • Quels sont les signes qui montrent que mon adolescent ne va pas bien ?

L’adolescence est une période propice au mal être comme toute période de changement et de transition. Il faut bien différencier le mal être propre à l’adolescence d’un trouble dépressif qui nécessiterait une prise en charge spécialisée.

Le mythe de la crise d’adolescence est potentiellement porteur d’erreurs de diagnostics et de pronostics psychopathologiques (Claes, Weiner, 1995). Il peut nous amener à ne pas déceler des troubles psychiques graves.

Pour distinguer, le normal du pathologique à l’adolescence c’est extrêmement difficile. Il s’agira de prendre en compte plusieurs facteurs à la fois des évènements de vie, la personnalité et le milieu familial.

En réalité, les crises ne sont pas exclusives à l’adolescence mais la première reste la plus déterminante.

Grandir est forcément un acte agressif disait Winnicott. L’adolescent va s’affirmer en montrant sa valeur, en prenant des risques, en testant ses propres limites et en montrant de quoi il est capable. Surmonter une situation dangereuse c’est aussi une façon de prouver sa valeur et d’être reconnu.

Dans ce cas, ni l’agressivité ni l’opposition ne peuvent être retenus comme étant des troubles. Ils font partis du fonctionnement normal à l’adolescence.

Par exemple, il n’existe pas de lien direct entre consommation de cannabis et apparition de troubles psychotiques. En fait, la consommation va être un effet précipitant s’il existe un état de vulnérabilité psychologique déjà-là (Large et al, 2011).

Pour parler d’addiction, il faut aussi regrouper un ensemble de signes. Il faut alors faire attention à ne pas qualifier « d’addictif » tous les comportements répétitifs, excessifs, importants ou délétères chez l’ado.

En général, les signes sont visibles au niveau du corps, au niveau cognitif (c’est-à-dire dans la manière de penser, de raisonner, d’observer), au niveau émotionnel et comportemental. Cela dit, chaque signe sera interprété de manière différente en fonction du contexte.

Les troubles du sommeil

Par exemple, dans le cas de troubles du sommeil, là aussi il faut faire attention à l’interprétation.

Une adolescente dont la mère est décédée depuis deux ans avant la consultation dort deux heures par nuit malgré beaucoup d’activités en journée. Elle va dans la chambre de son père en lui disant « Je n’arrive pas à dormir ». Ce qui l’empêche de dormir, c’est qu’il faut qu’elle surveille ce que fait son père la nuit, qu’il est absolument hors de question pour elle que son père ait une liaison quelconque avec une autre femme que sa mère décédée. Lui permettre d’en prendre conscience lui a permis de se rendormir parfaitement normalement.

C’est donc un signe, qui pris dans son contexte, est moins alarmant que dans une autre situation. Si l’ado n’arrive pas à dormir parce qu’il a des angoisses terrifiantes et des terreurs nocturnes, ce n’est quand même pas la même chose…

 

  • Comment comprendre les prises de risques à l’adolescence ?

 

La prise de risque est plus présente à l’adolescence que durant les autres périodes de développement mais elle est inhérente à cette période.

Selon Steinberg (2008), il existe différentes régions du cerveau qui ne se développent pas à la même vitesse. Le développement du contrôle cognitif permet de s’orienter, de se projeter dans le futur, de résister à la pression du groupe et de contrôler ses impulsions. Il se développe plus lentement, plus graduellement que le système dit « socio émotionnel » responsable de l’addiction et des prises de risques.

Par conséquent, parler de perte de contrôle à l’adolescence si l’ado lui-même n’a pas encore développé la capacité neurobiologique pour réaliser, seul, ce contrôle devient un contresens.

Nous pouvons aussi comprendre que la seule présence des « copains », va activer le système de récompense « socio-émotionnel » responsable des comportements impulsifs. C’est moins le contrôle cognitif qui est à l’œuvre dans nos prises de décision que le système « socio-émotionnel ».

C’est pourquoi la prise de risque est particulièrement plaisante.

L’importance du milieu de vie

L’augmentation de la prise de risque à l’adolescence dépend plus du milieu de vie que de la personnalité. Si l’ado baigne dans un milieu où il existe de nombreuses occasions d’excitation émotionnelle, dans un milieu en présence de « potes » et des occasions de prise de risque dans l’environnement, son système socio-émotionnel sera d’autant plus activé. Sa difficulté à réguler les choses par lui-même (car son contrôle cognitif, ne l’oublions pas, est encore immature), sera encore plus importante.

Un des meilleurs facteurs protecteurs pour les conduites à risques c’est la qualité de relation avec les parents et être cohérent et constant dans son approche éducative.

Avec la perte de repères très forte aujourd’hui, les adolescents sont en recherche de cadre et peuvent d’ailleurs rencontrer d’autres cadres intentionnellement ou non. Par exemple sur internet ou travers des rencontres diverses même si ces derniers sont insatisfaisants sur certains plans (moral, éthique, politique etc.). Nous pensons évidement à l’engagement des jeunes dans des actes violents idéologiques comme le proposent les groupes terroristes.

Si l’adolescent a des difficultés pour se penser en termes de sujet unique, avec tout ce que cela comporte comme angoisse, il va donc avoir tendance à se conformer à un groupe auquel il va s’identifier. Souvent, si la qualité de relation est altérée, l’ado peut d’autant plus aller chercher une figure d’identification qui sera en opposition avec les valeurs propres à son contexte familial.

Aujourd’hui, nous sommes moins concernés par les carences affectives ou en termes de soins que par les carences symboliques ou la perte de sens. L’ado qui ne va pas bien ce n’est pas toujours celui qui est privé d’affection, d’attention ou de soins. C’est aussi celui qui n’a pas la possibilité de donner du sens à ce qui lui arrive. Pour cela, il a besoin d’un adulte suffisamment disponible et prêt à l’aider dans sa recherche de sens, sans pour autant lui donner une vérité à « plaquer » sur son propre vécu.

Par exemple, il s’agit d’éviter de dire « tu sais moi de mon temps… » ou encore « ça te passera tu verras ! ».

Il s’agit plutôt d’aller à la rencontre de son vécu et de ses propres questionnements.

 

 

  • Comment agir pour l’aider à aller mieux ?

 

Les périodes de changements sont propices à la vulnérabilité. A l’adolescence, la première vulnérabilité est émotionnelle. Aider l’ado à comprendre ses émotions est une étape éducative trop négligée dans notre société qui se réfère d’abord aux performances scolaires, aux relations sociales, à l’autonomie etc.

 

L’aider à exprimer ses émotions

 

Aider son ado à identifier, exprimer, comprendre et réguler ses émotions, semble important.

En effet, les émotions permettent de faire un lien entre dimension psychique et corporelle. La question à se poser est la suivante : Est-ce que mon ado a besoin d’aide pour faire le lien entre son ressenti émotionnel et son ressenti corporel ?

C’est crucial pour éviter d’être uniquement dans l’agir ! Ce qui permet de prendre une décision, ce sont plus nos émotions que notre réflexion, notre raison rationnelle. C’est pourquoi les adolescents ont besoin d’aide pour donner du sens à leurs émotions. En effet, les compétences émotionnelles vont permettre ensuite à l’adolescent de développer plus facilement ses compétences cognitives (Damasio, 1994). Les émotions peuvent être confondues. Les adolescents ne verbalisent pas beaucoup leurs émotions. Il est important qu’il puisse les verbaliser pour les reconnaitre en soi et ensuite chez les autres.

Est-ce qu’il s’agit de moi, de l’autre ? Est-ce que je crois que ça m’arrive à moi ? En distinguant les émotions, en les utilisant, en les différenciant de celles que l’autre éprouve, l’adolescent va pouvoir se socialiser d’autant plus facilement.

Il est certain que le parent, l’adulte de référence, joue un rôle déterminant dans ce contexte.

En effet, comment l’adolescent peut-il exprimer et comprendre ses émotions si l’adulte en face, lui, se cache derrière les siennes ? C’est ici que l’authenticité est primordiale. Les adultes aussi peuvent exprimer leurs émotions !

La difficulté c’est que l’adolescent a tendance à rejeter les demandes qui pourraient dévoiler sa vulnérabilité. D’autant plus si l’adulte ne montre jamais lui aussi sa propre vulnérabilité.

A ce niveau, c’est l’art d’être parent qui entre en jeu.

Les mots à éviter

Premièrement, éviter d’interpréter : mais non tu n’es pas triste ! ça va aller…

Ensuite, éviter de conseiller : moi à ton âge…

Eviter également de juger : Tu n’es pas beau/belle quand tu es triste…

Et éviter de questionner systématiquement : pourquoi tu pleures ?

 

Attention aux reproches et aux critiques qui sont souvent le résultat de la peur des parents.

 

  • Adopter une attitude d’écoute : signifier que vous êtes disponible (vous asseoir par exemple) et peut être que l’ado va parler par lui-même sans même que vous n’ayez prononcer un mot.
  • La présence silencieuse est aussi une posture qui remplace judicieusement les discours parfois trop « maladroits ». Vous pouvez jouer, regarder un film, observer un paysage, bref, partager un moment ensemble.

 

L’aider à penser par lui-même sans jugement

 

La pensée est aussi particulièrement en développement à l’adolescence, l’aider à donner du sens à ce qu’il lui arrive sans l’enfermer dans une vérité « dogmatique ». C’est-à-dire l’encourager à développer sa pensée critique et subjective. Son avis à de l’importance et lui permet de développer ses capacités de raisonnement. Même si les questions sont farfelues, aider-le, sans jugement, à aller jusqu’au bout de son raisonnement sans induire son discours. Le parent en adoptant volontairement une attitude naïve, permet à l’ado de prendre conscience des problématiques par lui-même.

 

  • A qui m’adresser si je n’y arrive pas seul ?

 

Faire appel à une tierce personne peut réactiver le conflit de l’ado qui oscille entre besoin d’autonomie et de dépendance. Si vous dites à l’adolescent que c’est lui le problème, il risque de se sentir dévalorisé et incompris. Le conseil que je peux donner, c’est de privilégier l’idée que le parent peut lui aussi montrer qu’il est vulnérable et qu’il a aussi besoin d’être soutenu.

Accepter d’accompagner l’adolescent chez un psychologue par exemple permet ainsi de montrer que ce n’est pas lui le problème mais que la situation mérite d’être éclairée par quelqu’un de neutre.

Si l’ado a besoin d’être accompagné séparément, vous pouvez consulter vous aussi un psychologue (un autre que celui de l’adolescent). Cela permet ainsi montrer que c’est une préconisation bénéfique et non pas stigmatisante.

Dans le cas d’addiction, un travail individuel (rdv individuel pour l’ado et pour le.s parent.s) et familial sera recommandé avec le même psychothérapeute.

 

La cohérence et la continuité des pratiques éducatives sont des éléments déterminants dans la manière d’aider l’adolescent à aller mieux.

Article rédigé par Jean-Marc MANZI, Psychologue.

Un proche a des idées suicidaires, comment lui venir en aide ? Explication par un psychologue

mon proche a des idées suicidaires
aider un proche qui souffre d'idées suicidaires

Idées suicidaires : comment agir ?

Lorsqu’un de nos proches exprime des idées suicidaires, nous pouvons être sidéré, et rester sans réponse. « J’ai envie de me foutre en l’air » : face à cette parole, il peut être difficile de savoir comment tendre la main sans faire de faux pas.

Face à une situation si délicate, émotionnellement chargée, il est souvent difficile d’écouter son proche en proie à des idées suicidaires. En tant qu’aidant, il est nécessaire de ne pas être seul, de faire appel à un réseau de professionnels pour trouver l’attitude et les comportements adaptés. Les services d’appels téléphoniques vers des psychologues tels que Pros Consulte, votre médecin traitant, les associations de prévention du suicide répertoriées par l’Agence Régionale de Santé, vous donneront de précieux conseils et faciliteront la prise en charge de votre proche.

Déjouer le mécanisme suicidaire

Avec 9000 morts par suicide en 2019 en France, la prévention du suicide tend à devenir un enjeu majeur de santé publique, avec des organisations telles que Santé Publique France et l’Union Nationale de la Prévention du Suicide. Ces organisations proposent des dispositifs et des outils pour que nous puissions nous sentir capables d’intervenir.

Malgré notre sentiment d’impuissance face à un proche qui a des idées suicidaires, il est possible de faire un geste. Parfois de petites choses peuvent être effectuées et nous pouvons déjouer ainsi le mécanisme suicidaire, en lui montrant qu’il est important à nos yeux et que l’on a besoin de lui. Plus que mourir, la personne en crise suicidaire souhaite surtout arrêter de souffrir et la traversée de sa crise est chargée d’ambivalence et parsemée d’appels à l’aide.

Boris Cyrulnik, célèbre neuro-psychiatre connu pour avoir vulgarisé le concept de « résilience », rappelle dans une de ses conférences sur le suicide1 qu’une de ses patientes, à deux doigts de passer à l’acte, alors qu’elle s’apprêtait à enjamber la rambarde, avait renoncé à sauter du pont car une voiture s’était arrêtée à sa hauteur pour lui demander le chemin. Il a juste suffit de ce petit geste, qui lui a rappelé qu’elle avait sa place parmi les humains et que l’on pouvait avoir besoin d’elle.

Apprendre à détecter les signes

Plusieurs obstacles sont à surmonter lorsque nous écoutons un proche qui veut mettre fin à ses jours. Si nous sommes la conjointe ou le conjoint d’une personne en crise suicidaire, dans une relation intime avec toute sa complexité, nous pouvons entendre les paroles suicidaires comme une menace, un chantage affectif. Nous pouvons nous dire « il ou elle ne veut pas le faire, de toute façon c’est celles ou ceux qui en parlent qui ne le font pas ».

Détrompez-vous, la grande majorité des personnes qui se sont suicidées ont laissé des indices de leurs intentions. Les messages directs ou indirects que les personnes que nous côtoyons doivent être prises au sérieux.

Nous pouvons aussi penser que les personnes qui se suicident sont vraiment décidées à mourir et que nous ne pouvons rien faire. Cela est faux également, comme nous le disions plus haut, la personne veut cesser de souffrir et le suicide est perçu comme la seule solution pour cesser de souffrir. Nous pouvons donc reconnaître auprès de la personne son intention positive d’arrêter de souffrir et de rechercher avec elle d’autres solutions.

Nous pourrions être tenté de dire : « ne fais pas ça, ce serait trop lâche ! ». Le suicide ne peut être qualifié d’acte lâche ou courageux. Il s’agit plutôt d’un aboutissement d’un processus dans lequel la personne ne voit plus d’autres issues pour mettre un terme à sa souffrance devenue insupportable. Il s’agit donc de ne pas juger la personne, ce serait l’enfoncer davantage dans sa hantise de ne pas s’en sortir. Il s’agit de l’écouter dans sa décision de mourir, afin de l’aider à remettre sa décision en cause.

Il arrive également qu’un proche en crise suicidaire ne parle pas directement de son intention de mourir. Il s’agit donc de détecter tous les signaux indirects et les facteurs de risques dans lesquels la personne se trouve, afin de savoir si notre inquiétude est fondée ou non. Concernant les signaux indirects, il peut y avoir des messages verbaux de ce genre :

– « Dans quelques temps, vous n’entendrez plus parler de moi, ni de mes problèmes »
– « Bientôt, je vais avoir la paix »
– « Je vais faire un long voyage »
– « Ne vous en faîtes pas : bientôt, je ne vous dérangerai plus »

Il s’agit également de détecter des signes comportementaux qui peuvent traduire une idée suicidaire :

– Dons d’objets significatifs
– Changements radicaux dans les comportements
– Retrait, isolement
– Acquisition d’une arme, d’une corde ou achat de médicament
– Consommation abusive et inhabituelle d’alcool et de médicaments
– Changement dans la tenue vestimentaire et dans les habitudes d’hygiène
– Diminution de la performance au travail
– Changements dans les habitudes alimentaires et dans le sommeil
– Préoccupations morbides (sujets ésotériques, vie après la mort, réincarnation, etc)

Idées suicidaires : quels sont les facteurs de risques ?

Enfin, concernant les facteurs de risques, les études montrent que les personnes les plus à risques d’un passage à l’acte sont celles qui souffrent de dépression ou de troubles de la personnalité, qui consomment abusivement ou dépendent de substances telles que l’alcool ou autres drogues. Les situations de vie qui changent brutalement peuvent être des facteurs précipitants, tels que la perte d’emploi, la séparation amoureuse, la rupture familiale, l’isolement social…

Ainsi, lorsque nous nous inquiétons à juste titre pour un de nos proches à partir de ces indices, après l’avoir écouté et accueilli dans sa souffrance, il est nécessaire de lui poser ce type de question : « tu me dis beaucoup souffrir depuis que tu as vécu ces situations difficiles, je voulais te demander s’il t’arrive d’avoir envie de mettre fin à tes jours ? ». Il ne faut pas hésiter à demander directement à une personne si elle pense au suicide. Cela ne va pas lui donner l’idée de passer à l’acte, au contraire, cela peut l’aider à exprimer sa souffrance, son mal de vivre, briser son isolement et lui permettre d’amorcer un processus de résolution de problème par rapport aux difficultés qu’elle vit.

Il est important de se rendre compte de la gravité de cette pensée suicidaire, il se peut qu’elle n’ait aucun scénario ou échéance. Dans ce cas, cela ne représente pas de gravité majeure, et nous pouvons voir avec elle comment elle pourrait prendre soin d’elle, en allant voir son médecin traitant. En revanche, si nous percevons qu’elle a un scénario précis de passage à l’acte, qu’elle dispose des moyens pour le faire, arme ou médicament, il s’agit de mettre en place un filet de sécurité pour qu’elle soit prise en charge aux urgences.

Une fois cette souffrance écoutée, il est nécessaire de l’écouter, de reformuler les émotions exprimées, de l’aider à cheminer, sans moraliser, sans aller trop vite, vers des solutions appropriées.

Il existe des formations en prévention du suicide qui nous permettent de savoir quelle attitude d’observation et d’écoute adopter. J’encourage tout un chacun à se former comme lorsque l’on se forme aux premiers secours. Il est possible d’obtenir des renseignements sur la formation à la prévention du suicide en se rapprochant de son Agence Régionale de Santé.

Comme vous le voyez, la crise suicidaire n’est pas un obstacle incontournable et il reste beaucoup de choses à faire pour la prévention du suicide, en termes de sensibilisation et de formation des publics.
Nous pouvons tous faire quelque chose.

 

1 Boris Cyrulnik, « Neuro-sociologie du suicide », conférence pour COPES, 2017.

Article rédigé par Thomas Choisnard, psychologue du réseau Pros-Consulte